25.2.07

Citation Benoit XVI (58)

Benoît XVI (58)
Audience générale, 9 août 2006, §5

Cette question nous introduit au troisième moment du mouvement de l'amour : de destinataires qui recevons un amour qui nous précède et nous dépasse, nous sommes appelés à l'engagement d'une réponse active qui, pour être adéquate, ne peut être qu'une réponse d'amour. Jean parle d'un "commandement". Il rapporte en effet ces paroles de Jésus : "Je vous donne un commandement nouveau : vous aimer les uns les autres ; comme je vous ai aimés, aimez-vous les uns les autres" (Jn 13, 34). Où se trouve la nouveauté dont parle Jésus? Elle réside dans le fait qu'il ne se contente pas de répéter ce qui était déjà exigé dans l'Ancien Testament, et que nous lisons également dans les autres Evangiles : "Tu aimeras ton prochain comme toi-même" (Lv 19, 18 ; cf. Mt 22, 37-39 ; Mc 12, 29-31 ; Lc 10 27). Dans l'ancien précepte, le critère normatif était tiré de l'homme ("comme toi-même"), tandis que dans le précepte rapporté par Jean, Jésus présente comme motif et norme de notre amour sa personne même : "Comme je vous ai aimés". C'est ainsi que l'amour devient véritablement chrétien, en portant en lui la nouveauté du christianisme : à la fois dans le sens où il doit s'adresser à tous, sans distinction, et surtout dans le sens où il doit parvenir jusqu'aux conséquences extrêmes, n'ayant d'autre mesure que d'être sans mesure. Ces paroles de Jésus, "comme je vous ai aimés", nous interpellent et nous préoccupent à la fois ; elles représentent un objectif christologique qui peut apparaître impossible à atteindre, mais dans le même temps, elles représentent un encouragement qui ne nous permet pas de nous reposer sur ce que nous avons pu réaliser. Il ne nous permet pas d'être contents de ce que nous sommes, mais nous pousse à demeurer en chemin vers cet objectif.




24.2.07

Citation Jean-Paul II (65)

Jean-Paul II (65)
Lettre Apostolique Mane nobiscum Domine (7-X-2004), n. 1-2

"Reste avec nous, Seigneur, le soir approche" (Lc 24,29). Telle fut l'invitation insistante que les deux disciples, faisant route vers Emmaüs le soir même du jour de la résurrection, adressèrent au Voyageur qui s'était joint à eux le long du chemin. Habités par de tristes pensées, ils n'imaginaient pas que cet inconnu était bien leur Maître, désormais ressuscité. Ils faisaient toutefois l'expérience d'un "désir ardent" et profond (cf. ibid. 32), tandis qu'il leur parlait, leur "expliquant" les Écritures. La lumière de la Parole faisait fondre la dureté de leur cœur et "ouvrait leurs yeux" (cf. ibid., 31). Entre les ombres du jour déclinant et l'obscurité qui envahissait leur esprit, ce Voyageur était un rayon de lumière qui ravivait en eux l'espérance et qui ouvrait leurs cœurs au désir de la pleine lumière. "Reste avec nous", supplièrent-ils. Et il accepta. D'ici peu, le visage de Jésus aurait disparu, mais le Maître "demeurerait" sous le voile du "pain rompu", devant lequel leurs yeux s'étaient ouverts.

L'icône des disciples d'Emmaüs aide bien à orienter une Année qui verra l'Église particulièrement attentive à vivre le mystère de la Sainte Eucharistie. Sur la route de nos interrogations et de nos inquiétudes, parfois de nos cuisantes déceptions, le divin Voyageur continue à se faire notre compagnon pour nous introduire, en interprétant les Écritures, à la compréhension des mystères de Dieu. Quand la rencontre devient totale, à la lumière de la Parole succède la lumière qui jaillit du "Pain de vie", par lequel le Christ réalise de la manière la plus haute sa promesse d'être avec nous "tous les jours jusqu'à la fin du monde" (Mt 28,20).

23.2.07

Citation Benoit XVI (57)

Benoît XVI (57)
Homélie, Dimanche 4 juin 2006, § 1-2 (Pentecôte)

Le jour de la Pentecôte, l'Esprit Saint descendit avec puissance sur les Apôtres ; ainsi commença la mission de l'Eglise dans le monde. Jésus avait lui-même préparé les Onze à cette mission en leur apparaissant plusieurs fois après sa résurrection (cf. Ac 1, 3). Avant son ascension au Ciel, il leur donna l'ordre de "ne pas quitter Jérusalem, mais d'y attendre ce que le Père avait promis" (cf. Ac 1, 4-5) ; il leur demanda en fait de demeurer ensemble pour se préparer à recevoir le don de l'Esprit Saint. Ils se réunirent en prière avec Marie au Cénacle, dans l'attente de l'événement promis (cf. Ac 1, 14).

Demeurer ensemble fut la condition posée par Jésus pour accueillir le don de l'Esprit Saint ; la condition nécessaire pour l'harmonie entre eux fut une prière prolongée. Une formidable leçon pour toute communauté chrétienne est présentée ici. On pense parfois que l'efficacité missionnaire dépend essentiellement d'une programmation attentive, suivie d'une mise en œuvre intelligente à travers un engagement concret. Le Seigneur demande certes notre collaboration, mais avant toute réponse de notre part, son initiative est nécessaire : le vrai protagoniste de l'Eglise est son Esprit. Les racines de notre être et de notre action se trouvent dans le silence sage et prévoyant de Dieu.

22.2.07

Citation Benoit XVI (56)

Benoît XVI (56)
Regina Cæli, 30 avril 2006 (III Dimanche de Pâques)

Au cours du temps pascal la liturgie nous offre de multiples encouragements pour renforcer notre foi dans le Christ ressuscité. En ce troisième dimanche de Pâques par exemple, saint Luc raconte comment les deux disciples d'Emmaüs, après l'avoir reconnu "dans la fraction du pain", se rendirent, remplis de joie, à Jérusalem pour informer les autres de ce qui leur était arrivé. Et précisément au moment où ils parlaient, le Seigneur lui-même est apparu, montrant ses mains et ses pieds avec les signes de la passion. Puis, devant l'étonnement et l'incrédulité des Apôtres, Jésus se fit donner du poisson grillé et le mangea sous leurs yeux (cf. Lc 24, 35-43). Dans ce récit, comme dans d'autres, on ressent une invitation répétée à vaincre l'incrédulité et à croire à la résurrection du Christ, car ses disciples sont appelés à être des témoins précisément de cet événement extraordinaire. La résurrection du Christ est l'élément central du christianisme, une vérité fondamentale qui doit être réaffirmée avec force en tout temps, car la nier comme on a tenté de le faire de différentes manières et comme on continue de le faire, ou la transformer en un événement purement spirituel, équivaut à rendre vaine notre foi elle-même. "Mais si le Christ n'est pas ressuscité - affirme saint Paul - vide alors est notre message, vide aussi votre foi" (1 Co 15, 14).

21.2.07

Citation Benoit XVI (55)

Benoît XVI (55)
Discours, 4 juillet 2005, §4 (à un pèlerinage de l'archidiocèse de Madrid)

...l'Esprit nous exhorte à faire parvenir à chaque homme et à chaque femme l'Amour que Dieu le Père a montré en Jésus Christ. Cet amour est vif, généreux, inconditionné, et il s'offre non seulement à ceux qui écoutent le messager, mais également à ceux qui l'ignorent ou le refusent. Chaque fidèle doit se sentir appelé à aller, en tant qu'envoyé du Christ, à la recherche de ceux qui se sont éloignés de la communauté, comme ces disciples d'Emmaüs qui avaient cédé au découragement (cf. Lc 24, 13-35). Il faut aller jusqu'aux extrémités de la société pour apporter à tous la lumière du message du Christ sur la signification de la vie, de la famille et de la société, en rejoignant les personnes qui vivent dans le désert de l'abandon et de la pauvreté, et en les aimant avec l'Amour du Christ ressuscité. Dans chaque apostolat, et dans l'annonce de l'Evangile, comme le dit saint Paul, si "je n'ai pas la charité je ne suis rien" (1 Co 13, 2).