Citation Benoit XVI (41)
Benoît XVI (41)
Homélie, 9 avril 2006, §2-5 (Dimanche des Rameaux), XXI Journée Mondiale de la Jeunesse
Ils se rappelèrent, dit Jean, que dans le prophète Zacharie, on lit : "Sois sans crainte, fille de Sion: voici que ton roi vient, monté sur un petit d'ânesse" (Jn 12, 15, cf. Zc 9, 9). Pour comprendre la signification de la prophétie et, ainsi, de l'action même de Jésus, nous devons écouter le texte tout entier de Zacharie, qui continue ainsi : "Il retranchera d'Ephraïm la charrerie et de Jérusalem les chevaux ; l'arc de guerre sera retranché. Il annoncera la paix aux nations. Son empire ira de la mer à la mer et du Fleuve aux extrémités de la terre" (9, 10). A travers ces paroles, le prophète fait trois affirmations sur le roi à venir.
En premier lieu, il dit qu'il sera le roi des pauvres, un pauvre parmi les pauvres et pour les pauvres. La pauvreté doit être comprise dans ce cas dans le sens des anawim d'Israël, ces âmes croyantes et humbles que nous rencontrons autour de Jésus - dans la perspective de la première Béatitude du Discours de la Montagne. (...) La pauvreté dans le sens où Jésus l'entend - et dans le sens des prophètes - présuppose surtout la liberté intérieure de l'avidité de possession et de la soif de pouvoir. (...)
En second lieu, le prophète nous montre que ce roi sera un roi de paix : il fera disparaître les chars de guerre et les chevaux de bataille, il rompra les arcs et annoncera la paix. Dans la figure de Jésus, cela se concrétise à travers le signe de la Croix. Celle-ci représente l'arc brisé et d'une certaine façon le nouveau, véritable arc-en-ciel de Dieu, qui unit le ciel et la terre et jette un pont sur les abîmes et entre les continents. La nouvelle arme que Jésus dépose entre nos mains est la Croix, signe de réconciliation, de pardon, signe de l'amour qui est plus fort que la mort. (...)
La troisième affirmation du prophète est l'annonce anticipant l'universalité. Zacharie dit que le royaume du roi de la paix s'étend "de la mer à la mer... jusqu'aux extrémités de la terre". L'antique promesse de la terre, faite à Abraham et aux Pères, est ici remplacée par une nouvelle vision : l'espace du roi messianique n'est plus un pays déterminé qui se séparerait ensuite des autres et qui prendrait donc également inévitablement position contre d'autres pays. Son pays est la terre, le monde entier. En franchissant chaque limite, dans la multiplicité des cultures, Il crée l'unité. (...) Le Christ domine en se faisant Lui-même notre pain et en se donnant à nous. C'est de cette façon qu'il construit son Royaume.
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