Citation Jean-Paul II (39)
Jean-Paul II (39)
Lettre aux prêtres, 14 mars 1999, n. 5 (pour le Jeudi Saint)
Après que l'assemblée a répondu "Amen" par une acclamation solennelle, le célébrant entonne le "Notre Père", la prière du Seigneur. Ce qui se passe en cet instant est très significatif. L'Évangile rapporte que les Apôtres, frappés par le recueillement du Maître s'entretenant avec son Père, lui demandèrent : "Seigneur, apprends-nous à prier" (Lc 11, 1). Alors, pour la première fois, il prononça les paroles qui devaient devenir par la suite la prière principale, et la plus fréquente, de l'Église et de tous les chrétiens, le "Notre Père". Lorsque, au cours de la célébration eucharistique, en tant qu'assemblée eucharistique, nous faisons nôtres ces paroles, elles acquièrent une importance particulière. C'est comme si, en cet instant, nous confessions que le Christ nous a enseigné définitivement et pleinement sa prière au Père quand il l'a illustrée par le sacrifice de la Croix.
Le "Notre Père", récité par l'Église, prend tout son sens dans le cadre du sacrifice eucharistique. Chacune des invocations qu'il contient reçoit une lumière spéciale de vérité. Sur la Croix, le nom du Père est "sanctifié" au plus haut degré et son Règne est réalisé d'une manière irrévocable; dans le "consummatum est", sa volonté s'accomplit définitivement. Et n'est-il pas vrai que la demande "Pardonne-nous nos offenses, comme nous pardonnons aussi..." est pleinement confirmée par les paroles du Crucifié : "Père, pardonne-leur : ils ne savent pas ce qu'ils font" (Lc 23, 34) ? La demande relative au pain de chaque jour devient plus parlante que jamais dans la Communion eucharistique lorsque, sous l'espèce du "pain partagé", nous recevons le Corps du Christ. Et la supplique "Ne nous soumets pas à la tentation, mais délivre-nous du mal" n'atteint-elle pas son efficacité la plus grande au moment où l'Église offre au Père le prix suprême de la rédemption et de la libération du mal ?
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