2.2.07

Citation Jean-Paul II (56)

Jean-Paul II (56)
Lettre aux prêtres, 23-III-2000, n. 4 (Du Cénacle, Jérusalem)

"Ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, il les aima jusqu'à la fin". On sait que, à la différence des autres Évangiles, celui de Jean ne fait pas le récit de l'institution de l'Eucharistie, déjà évoquée par Jésus dans le long discours près de Capharnaüm (cf. Jn 6, 26-65), mais il décrit longuement le geste du lavement des pieds. Plus qu'un exemple d'humilité proposé à notre imitation, cette initiative de Jésus, qui déconcerte Pierre, est avant tout une révélation du caractère radical de la condescendance de Dieu envers nous. Dans le Christ, en effet, c'est Dieu qui "s'est dépouillé" et a pris "la forme d'esclave" jusqu'à l'humiliation suprême de la Croix (cf. Ph 2, 7) pour permettre à l'humanité d'accéder à l'intimité de la vie divine : les grands discours qui, dans l'Évangile de Jean, suivent le geste du lavement des pieds et qui en sont comme le commentaire, se présentent comme une introduction au mystère de la communion trinitaire, à laquelle le Père nous appelle en nous greffant sur le Christ par le don de l'Esprit.

Cette communion doit être vécue selon la logique du commandement nouveau : "Comme je vous ai aimés, aimez-vous les uns les autres" (Jn 13, 34). Ce n'est pas par hasard que la prière sacerdotale couronne cette "mystagogie" en montrant le Christ dans son unité avec le Père, prêt à retourner vers Lui à travers le sacrifice de lui-même et ne voulant rien d'autre que faire participer ses disciples à son unité avec le Père : "Comme toi, Père, tu es en moi et moi en toi, qu'eux aussi soient un en nous" (Jn 17, 21).

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